Salam Hallekoum

Me voilà arrivée au porte du désert pour une mission de coopération internationale d'un mois :
- 15 jours à l'Université de Ouarzazate au département de Production cinématographique
- 15 jours de mission "exploratoire" avec l'ONG "Education et Solidarité dans le haut Atlas.
http://ecoledetazadoute.over-blog.com/categorie-286485.html
Allez visitez leur blog, si cela vous intéresse.

Pour l'instant je n'ai pas rencontré le responsable.
Nous nous sommes manqués aujourd'hui.
Pour autant, je suis arrivée avec un peu de soutien :
Grâce aux dons des élèves de Yoga,
nous avons pu acheter du matériel pédagogique utile à notre volontariat :
Méthode de lecture et d'écriture pour les petits arabophones,
dictionnaires français - arabe - anglais "adulte" et "enfant" sous forme d'imagiers
et aussi une méthode d'arabe littéraire avec support "CD".
Nous avons aussi récupéré quelques dons en nature très utiles, notamment, des CD room éducatifs et des livrets scolaires.

Tout cela pour dire, que je suis arrivée avec une groooosse valise... très lourde !
arrivée ... très tard en raison d'une "arrivée tardive de l'appareil à Paris" et de 2 heures d'attentes pour passer la douane (précisons que le visa est inutile... heureusement) !!!
D'après les autres voyageurs présents, c'est la médaille d'argent de la lenteur d'entrée sur le territoire... la médaille d'or allant à Israël !
Finalement, j'ai bien récupéré mes valises qui tournaient depuis 1h30 au moins et
le directeur des affaires culturelles de l'Université était là pour me réceptionner... à 2h du matin !

Le lendemain 9h, découverte de l'université polydisciplinaire Ibn Zhor, enfin de ce qu''il en reste... puisque depuis son ouverture il y a trois ans, elle n'est toujours pas dotée de locaux et que donc elle "squatte" d'improbables salles disséminées en centre ville.
Comme j'ai enseigné à la Fac de Corse dans des conditions compliquées au niveau "Locaux",
je ne suis pas paniquée... mais bon, à chaque demi journée, il faut trouver un régisseur et négocier une salle...L'affaire est d'autant plus compliquée que je projette des films durant mes cours avec un vidéo projecteur relié à mon Ordi et que comme il n'y a pas d'écran... On utilise le mur... Seulement, dans la plupart des salles, ils sont peint en Verts !
Godard chez les martiens, en quelque sorte !!!
Me voici plongée dans la licence de production cinématographique à Ouarzazate.
Le programme est très dense... les étudiants s'accrochent. Je crois qu'ils sont contents de mon intervention. J'essaye de faire aussi bien que possible...et il y a beaucoup à faire !
Il y a des filles et des garçons d'ici et du reste du Maroc, issus de conditions sociales très différentes. Je suis vraiment heureuse de pouvoir leur enseigner ce que je sais...
sans prétention bien sûr. Pour moi qui ait milité en faisant, en 1994, un master sur l'économie du cinéma méditerranéen, c'est une concrétisation de cet engagement de jeunesse...
Il y a quinze ans, le cinéma marocain ne produisait plus que 2 films par an, dans une économie du spectacle exsangue, qui menaçait la liberté de créer et de s'exprimer par le cinéma.
Aujourd'hui, le niveau de production atteint plus de dix films annuels et les studio de tournage "Atlas", tout proches tournent à plein régime.
Aujourd'hui il y a des jeunes femmes - certaines à la tête couverte, soit - qui étudient le Cinéma dans mon séminaire et cela me semble être le signe que la démocratie avance, que le développement est en marche et que la victoire des femmes est en route dans les pays du Maghreb car demain, elles produiront des films.

Cela me remplit de joie !

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